cabaret de curiosités
théâtre
Ombre (Eurydice parle)
Marie Fortuit | Cie Les Louves à Minuit | Elfriede Jelinek
MA 28 FÉV ME 01 MARS
MA 28 FÉV 20:30
ME 01 MARS 14:30
infos / tarifs
Tarif C
placement libre
1h40
Phénix voyageur
navette au départ du Phénix
Covoiturage
credits
d’après Elfriede Jelinek
mise en scène Marie Fortuit
avec Romain Dutheil et Virgile L. Leclerc
Dramaturgie Floriane Comméléran. Scénographie Louise Sari. Création sonore Elisa Monteil. Création lumière Thomas Cottereau. Création vidéo Esméralda Da Costa. Composition et écriture des chansons Mathilde Forget. Stagiaires mise en scène Juliette Mouteau et Rachel de Dardel. Administration Célia Cadran. Diffusion En votre compagnie.
Production Les Louves à Minuit. Coproduction CDN de Besançon et d’Orléans, le Phénix scène nationale Valenciennes pôle européen de création. En partenariat avec le théâtre Massenet, Lille et Lilas en Scène, Les Lilas. Avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France et la région Hauts-de-France.
Et si Eurydice avait vécu ses plus beaux jours aux Enfers ? Adaptant la prose incisive d’Elfriede Jelinek, Marie Fortuit propose une relecture du mythe en le libérant du joug d’Orphée. Une pièce émancipatrice dans laquelle l’Ombre devient le lieu d’une renaissance étincelante.
Chez Jelinek, l’histoire romancée d’Orphée et Eurydice cache une relation de domination. Le poète est devenu une rock star vaniteuse tandis que son aimée renaît aux Enfers, enfin délivrée d’un amour oppressif. Dans une pièce où la musique tient un rôle central, la solitude féminine fait éclore une parole incantatoire, presque magique.
à propos de “Ombre (Eurydice parle)”
critiques de spectateurs
Un film de mariage télé cliché à l’atmosphère pourtant pesante est projeté : voilà comment commence la réécriture modernisante que propose le spectacle de Marie Fortuit. D’un simple mariage au Royaume des Morts, il n’y a qu’un pas ou plutôt qu’une morsure. Effectivement, la musique oppressante et la fumée environnante nous amènent à entrer lentement dans le monde sensible du personnage éponyme. Celui d’Eurydice, figure contemporaine aux antipodes de son homologue grec passif. À bas la belle nymphe en détresse, l’Eurydice de Jelinek et Marie Fortuit est une écrivaine aux penchants pour le shopping, et qui se plaît en Enfer, loin de son “bien-aimé“. Un “chanteur“ qu’elle ne porte plus dans son cœur. Elle se plaît à ne plus vivre dans l’ombre de ce dernier maintenant que deux mondes les séparent. Dorénavant, elle rêve une ombre qui lui est propre, une ombre choisie.
Karim NEDJMA – élève en option théâtre au lycée de l’Escaut
Le mythe d’Orphée et Eurydice est bien connu par le grand public, comme l’histoire d’un homme sauvant sa bien aimée des flammes du Royaume d’Hadès. Cependant, à travers l’adoption du texte d’Elfriede Jelinek, Marie Fortuit questionne le spectateur : Eurydice voulait-elle seulement être sauvée ? Dans ce long monologue d’1h40, tirant vers le soliloque, nous découvrons une Eurydice affranchie des représentations habituelles : héroïne qui ne souhaite plus que tranquillité et silence, sa vie n’ayant été régie que par le faste et le “faire comme ci“ de son mari, qu’elle surnomme “le chanteur“. La liberté tant espérée d’Eurydice est alors reconquise.
Lilou DEVYNCK-BLONDEAU — élève en option théâtre au lycée de l’Escaut
Le jeu de Virgile Leclerc fait ressortir la poésie dans la prose du texte. L’adaptation du monologue peut paraître cependant répétitive dans l’alternance de puissance et de douceur dans la voix de la comédienne. Des interludes musicaux nous laissent entrevoir la parole d’Orphée (“le chanteur“), lyrique et sentimentale, en contradiction avec celle d’Eurydice qui est en fuite, en proie à un amour non-réciproque. Des bruitages nous coupent parfois de la compréhension du discours. La scénographie chargée, peut-être trop, donne des indices et explicite certains éléments du texte de manière parfois appuyée (fumée, musique inquiétante…). La symbolique des costumes reste quant à elle plus subtile.
Ethanie GELEZ, Gauthier MASSON-FERTEL – élèves en option théâtre au lycée de l’Escaut
Le spectacle a permis de voir une nouvelle facette du mythe, avec un texte ouvert, qui nous laisse plusieurs possibilités d’interprétation. Au début de la pièce, le texte d’Elfriede Jelinek laisse croire à une scène de viol. En effet, le personnage d’Eurydice dit qu’elle ne pourra plus « se mettre au fourneau ni travailler », suggérant un traumatisme la privant de sa liberté de mouvement. L’œuvre et le spectacle jouent alors avec des mots à connotation sexuelle, suscitant le trouble chez le spectateur. Trouble duquel naît simultanément un élan vital, une source de puissance féminine.
Lauraline DESPINOY et Clara RAJI – élèves en option théâtre au lycée de l’Escaut
Ce spectacle met en lumière la parole d’Eurydice et ses émotions. Nous la retrouvons dans le royaume des morts, en étant une ombre, ce qui n’a point l’air de la déranger. En effet, elle refuse d’être libérée et de suivre son “chanteur“. Eurydice ne veut plus vivre dans son ombre. La vidéo du départ présente une scène de mariage et elle est filmée de manière bâclée, de façon bucolique. Mais nous comprenons vite que cette vidéo possède une face obscure, notamment par la présence de fumée et par le jeu des deux mariés qui n’ont pas l’air heureux, contrairement aux gens autour d’eux. La musique joue un rôle important dans cette pièce. Cela rend la scène inquiétante, perturbante. J’ai aimé cette façon originale de filmer, j’avais l’impression de participer moi aussi à cette cérémonie. Le verre de vin tombant sur la nappe faisait alors penser à du sang. Je l’ai vu comme un indice de ce qui se passer plus tard, car cette femme va mourir. La fuite de la femme m’a fait penser à la théorie des féministes essentialistes : la femme était présentée négativement comme un liquide informe depuis Aristote, les féministes ont alors fait de cette liquidité synonyme de liberté un facteur de puissance, puissance constamment perceptible dans le spectacle.
Sarah DEY – élève en option théâtre au lycée de l’Escaut
Le texte comme la mise en scène remettent en cause la place de la femme dans un couple (celui du chanteur et de sa femme), Eurydice révélant une relation a sens unique. Elle montre sa volonté d’indépendance. Elle faisait partie de lui, elle était son ombre et elle étouffait sous la lumière des projecteurs qui pointent le chanteur. Ce désir d’indépendance sera exaucé par sa mort, qui en théorie la libérera des bras de son mari. Cependant, même dans le monde des morts, son mari tentera de la récupérer. Elle se retrouve donc dans le monde des morts, le monde des ombres, mais ici non plus elle n’est pas libre. Elle lui appartient et ce même dans la mort. L’égoïste chanteur ne peut supporter son deuil et il doit la récupérer afin de combler sa perte.
Roman MOREELS et Thiméo RUQUART- élèves en option théâtre au lycée de l’Escaut
Eurydice décédée nous parle depuis le monde des morts. Il est vraiment intéressant de voir les différentes versions de ce que les gens imaginent de la mort. Elle est bien dans son nouveau monde et ne veut pas revenir dans un univers artificiel d’images fixes, dans lequel elle n’a pas sa place. Elle veut être sa propre ombre et ne plus être dans celle de son mari. En tant qu’âme elle est libre et flotte.
Chloé – élève en option théâtre au lycée de l’Escaut
European Creative Cluster
campus
Coproduction
LA COMPAGNIE LES LOUVES À MINUIT EST IMPLANTÉ À SAINT-SAULVE.
EN PARTENARIAT AVEC L’ESPACE ATHÉNA MJC SAINT-SAULVE.